Bonnes pratiques, Site internet
Par Emmanuel Sitaud , le
Tout d’abord, permettez moi de lever un doute sur la portée de cette note. Non, il ne s’agit pas ici de remettre en cause l’impérieuse nécessité d’être plus sobre dans nos usages. Il est question d’une tendance, d’un nouvel eldorado de la bonne conscience, qui au fond n’en est pas une. Explications.
L’explosion de l’usage d’internet et de son impact environnemental ne fait aucun doute. 10 à 15% de l’électricité mondiale est dévolue à Internet, 12% de l’énergie finale en France. C’est évidemment énorme. Fort de ce constat alarmant, des initiatives privées on vu le jour pour essayer de réduire ces empreintes ou du moins tenter de les limiter. Des associations telles que GreenIt promeuvent de bons conseils, proposent des outils d’analyse d’impact, réalisent un travail de fond pour apporter des solutions concrètes aux acteurs IT.
Si ce genre de démarche est à saluer, nous voyons en parallèle apparaître d’autres professionnels qui, comment dire, sont plus dans la forme. À coup de site web eco-conçu, de site internet eco-responsable, voire durable ou même « anti-gaspi » (pas mal !), ils entendent révolutionner la manière dont on doit créer un site internet. Rien que ça.
Mais de quoi parle-t-on au juste ? Selon les officines, il peut s’agir de choisir un hébergeur « vert », d’alléger le contenu des pages, de penser à une arborescence intelligente, de réduire le parcours client, de proposer un « dark mode », etc. Soit, mais il y a quoi de nouveau ici ?
Et bien, pour vous répondre simplement, pas grand chose. Pas grand chose par rapport à ce qui existait déjà, pas grand chose par rapport aux bonnes pratiques conseillées depuis des années par les professionnels : des sites légers, rapides, des parcours clients réduits, des webdesigns sobres, des serveurs propres.
Pour X raisons, tout ce qui nous est proposé par ces nouveaux gourous du web vert existent déjà et doivent être mis en pratique pour avoir un site internet performant. Prenons l’exemple d’un « site léger » qui, selon les green agencies, est une composante pour réduire l’empreinte carbone. Mais avoir un site léger était déjà primordial ! Pour réduire les temps de chargement, améliorer la navigation, optimiser son référencement sur Google, pour au final, proposer la meilleure expérience à ses visiteurs. Toute personne ayant réfléchi à son projet et/ou souhaitant performer ne proposera jamais un site trop lourd !
« Penser son arborescence et réduire le parcours client », une évidence. Allez parler à n’importe quel Directeur e-commerce et demandez lui s’il y a une once de nouveauté dans ce concept.
Utiliser un « hébergeur vert ». Quel hébergeur se dit qu’il est de bon ton de cramer consciemment de l’énergie (et donc de l’argent rappelons le) à l’époque où les concurrents sont mondiaux et les prix tirés vers le bas. Et un hébergeur vert proposant un service lent est-il plus vertueux qu’un hébergeur un peu plus carboné mais qui propose des services rapides ? Alors effectivement, évitons Amazon, mais ce n’est pas spécifique à la tech… C’est juste du bon sens !
Et ce constat est vrai pour toutes les composantes de cette « nouvelle tendance » qu’est l’éco-conception. Le problème est juste pris par l’autre bout du spectre. Rien de nouveau. Rien.
On est ici en présence d’un beau petit concept marketing qui a changé le coupe vent en K-Way, utilisé plus ou moins consciemment, un bel emballage qui a pour seul point positif d’avoir permis à certains de réviser les bons usages de la création de site internet.
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